Maladies infectieuses
France | 26 octobre 2022
Par Anne-Claire Nonnotte
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Maladies infectieuses
"L'infection » survient lorsque des agents infectieux s'introduisent dans les tissus de l'hôte, se reproduisent, créent des dommages, et provoquent une réponse de l'hôte. Si un micro-organisme survit et se reproduit sur une surface muqueuse, sans causer de maladie, l'hôte est dit être « colonisé ». Si un micro-organisme demeure dormant après l'invasion du tissu de l'hôte, l'infection est dite « latente ». Lorsque l'agent infectieux ou la réponse correspondante de l'hôte est suffisant pour causer une maladie, alors le processus est appelé «maladie infectieuse ». Toutes les infections ne sont pas « infectieuses », ce qui veut dire transmissibles de personne à personne. Les maladies infectieuses S’ouvre dans une nouvelle fenêtre transmises entre hôtes sont appelées maladies contagieuses, alors que celles qui sont causées par des micro-organismes qui ont déjà colonisé l'hôte sont décrites comme endogènes.
Principes de la maladie infectieuse
Les agents infectieux sont divisés dans les catégories suivantes :
virus : agents pathogènes contenant de l'ARN ou ADN qui se lient aux cellules de l'hôte pour se reproduire;
bactéries procaryotes : capables d'une reproduction indépendante, mais manquent de noyau;
eucaryotes : champignons, protozoaires et helminthes ;
prions : pas des micro-organismes, mais mauvais repliement des protéines sans acides nucléiques, causant des encéphalopathies transmissibles (voir «Maladies à prions »).
Le corps humain est colonisé par un grand nombre de bactéries (appelées microbiote humain ou flore normale) qui a une profonde influence sur la santé humaine. Certaines sont avantageuses pour l'hôte (p. ex. flore intestinale produisant des vitamines K et B12). Au contraire, une maladie survient lorsque des agents pathogènes produisent des facteurs virulents qui lèsent les cellules de l'hôte. Les pathogènes primaires produisent une affection chez des hôtes sains, alors que les pathogènes opportunistes ne produisent une affection que chez les hôtes immunodéficients.
Détection de l'infection
Diverses méthodes sont utilisées. Détection directe de l'agent infectieux. Le microscope (p. ex. pour des mycobactéries) peut être utilisé pour identifier directement les agents infectieux dont la croissance en culture est lente ou impossible. Tests d'amplification d'acide nucléique. Peuvent identifier non seulement les virus et bactéries, mais détecter aussi les types de souches et les toxines, ou la résistance des gènes. Culture. Largement supplantée par les tests d'amplification d'acide nucléique pour les virus. La culture bactérienne est encore largement utilisée pour l'identification, et tester la sensibilité aux antibiotiques, mais elle peut être lente, et pas tous les agents bactériens grandissent en culture. Des spectromètres de masse spécialisés peuvent être utilisés pour une identification rapide des agents en hémoculture. Tests immunologiques. Les anticorps de l'hôte peuvent être détectés en utilisant divers essais immunologiques in vitro. Une augmentation du titre entre le sérum aigu et convalescent indique une infection récente, mais les tests peuvent demeurer négatifs chez les immunodéficients. Les essais de libération d'interféron gamma détectent l'infection par la libération d'interféron par les cellules T de l'hôte sensibilisé exposé à des peptides bactériens.
Réservoirs d'infection
Réservoirs humains. Des individus colonisés ou infectés peuvent agir comme réservoirs, transportant des agents pathogènes sur la peau, dans le pharynx (p. ex. méningocoques), le nez, l'intestin (p. ex. salmonelles) ou le sang (p. ex. hépatite B). Réservoirs animaux. Les animaux sont une source d'infections humaines (zoonoses), par exemple salmonelles de la volaille, tuberculose du lait. La propagation peut continuer de cas humains à d'autres humains (p. ex. fièvre Q). Réservoirs environnementaux. Beaucoup d'agents infectieux sont acquis à partir d'une source environnementale. Certains d'entre eux cependant sont maintenus dans des réservoirs humains ou animaux, l'environnement n'agissant que comme vecteur de l'infection.
Transmission de l'infection
Les maladies contagieuses se propagent par diverses voies :
respiratoire : inhalation;
fécale-orale : ingestion;
sexuelle : contact de membrane muqueuse;
transfusion sanguine : inoculation;
via un vecteur ou fomite : un animal ou un objet établit le contact entre le réservoir et l'hôte.
Infections en relation avec les soins
Elles touchent environ 10 % de toutes les admissions hospitalières, induisant une charge clinique et économique significative. La proximité rapprochée des patients hospitalisés, la large utilisation des antibiotiques, et la facilité de transmission par le personnel sanitaire ont conduit à la sélection naturelle d'agents multirésistants tels le staphylocoque doré méticilline résistant et l'entérocoque glycopeptide-résistant. La dissémination de ces agents, avec en plus une infection par des agents tels le Clostridium difficile et des norovirus, conduit à des épidémies qui nécessitent la fermeture de service ou d'hôpital.
Prévention de l'infection
Les infections en relation avec les soins sont prises en charge avec des lignes de conduite antibiotique polyvalente, une observation stricte des mesures de prévention, et un contrôle des protocoles. Bien que la propreté des vêtements et de l'environnement soit importante, des preuves récentes ont confirmé l'importance absolue de l'hygiène des mains dans la lutte contre les infections en relation avec les soins. L'utilisation de solution hydroalcoolique par tout le personnel sanitaire entre chaque contact de patient est une alternative efficace au savon et à l'eau dans la prévention des infections, mais pas pour le Clostridium difficile.
Maîtrise de la propagation
La propagation d'une infection est définie comme la survenue de toute maladie manifestement en plus d'une atteinte normale. La confirmation nécessite la certitude d'identité phénotypique et/ou génotypique de l'agent causal. Les cas sont analysés par des tests, puis reportés sur une courbe de la propagation. Des études de cas peuvent permettre de trouver la source. Une bonne transmission des données au personnel sanitaire est nécessaire pour clore l'analyse. De nombreux pays ont des systèmes de déclaration obligatoire d'affections contagieuses aux autorités de santé publique, pour maîtriser la propagation.
Immunisation
Une immunisation passive signifie l'administration d'anticorps ciblant un agent pathogène spécifique. Cela donne une protection temporaire après exposition, mais lorsque les anticorps sont obtenus par le sang, il y a un risque d'infection hématogène. Une immunisation active est obtenue par la vaccination à partir d'agents pathogènes inactivés ou atténués. La vaccination peut être appliquée à une population entière, ou à une sous-population à risque particulier par des voyages ou la profession. En règle générale, le but est de prévenir l'infection, mais la vaccination contre les HPV (Human Papillomavirus) est destinée à la prévention du carcinome du col de l'utérus. La vaccination est un succès lorsque le nombre d'hôtes éventuels dans une population devient trop faible pour favoriser la transmission (immunité de groupe). La variole a ainsi été éradiquée par la vaccination en 1980. Un programme similaire a pour but l'éradication de la poliomyélite.
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1re édition française (traduit de la 3e édition originale)
J. Alastair Innes PhD FRCP (Ed) Consultant Physician and Honorary Reader in Respiratory Medicine, Western General Hospital, Edinburgh, United Kingdom Traduit par le professeur de radiologie, Pierre Bourjat, Strasbourg
Davidson : l'essentiel de la médecine © 2022, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
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