Réalisation d’un gaz du sang artériel

Cet examen est indiqué devant tout état respiratoire sévère et devant une suspicion de désordre métabolique majeur. Il peut aider à poser un diagnostic, à guider la thérapeutique et à en évaluer l’efficacité, mais il possède aussi une valeur pronostique. Ainsi, il faut penser à vérifier le résultat de cet examen et à le communiquer au médecin dans les plus brefs délais.

Dans un premier temps, on prévient le patient du soin que nous allons effectuer. Le repérage du pouls permet de réaliser un test d’Allen et de proposer la mise en place d’un patch anesthésiant si possible.

►Voir aussi : Fiche 58 . Principaux bilans sanguins en pneumologie.

A lire aussi : les bonnes pratiques infirmières une présentation de la collection avec d'autres fiches en accès libre

1. Préparation du matériel

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  un chariot de soin avec un sac DASRI, un sac DAOMI et une boîte à aiguille ;

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  une solution hydro-alcoolique ;

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  une paire de gants non stériles ;

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  une seringue spécifique (héparinée) avec aiguille sécurisée ;

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  des compresses ;

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  un antiseptique ;

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  du sparadrap.

En cas de prélèvement supplémentaire, il faudra en plus :

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  un vacutainer avec un adaptateur ;

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  une aiguille de prélèvement de type butterfly ;

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  un robinet 3 voies ;

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  les tubes à prélèvement selon la prescription médicale.

2. Déroulement du soin

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  Réaliser le test d’Allen, s’il n’a pas déjà été effectué.

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  Vérifier la prescription médicale et l’identité du patient (nom, prénom et date de naissance).

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  Le médecin peut demander d’effectuer l’examen en air ambiant si le patient est sous O₂, retirer alors l’O₂ 10 minutes avant le prélèvement.

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  Prendre la température et la saturation en oxygène du patient (nécessaire au laboratoire pour lecture des résultats).

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  S’installer de manière ergonomique.

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  Repérer à l’aide de l’index et du majeur l’artère du patient au niveau du poignet en extension : vous devez sentir les pulsations du sang au niveau de vos deux doigts.

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  Préparer le matériel. En cas de prélèvement supplémentaire, adapter la seringue sur une voie du robinet, l’adaptateur d’un autre côté et l’aiguille butterfly sur la troisième voie, sinon utiliser une aiguille de la seringue spécifique de gaz..

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  Désinfecter vos mains, mettre les gants.

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  Désinfecter le point de ponction à l’aide de compresses imbibées d’antiseptique.

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  Piquer l’artère jusqu’à la montée du sang rouge vif dans la seringue par pulsation. Ponctionner avec l’aiguille butterfly, robinet ouvert vers la seringue. Quand la seringue pré-héparinée est remplie d’au moins 1 mL, tourner le robinet et adapter les tubes de prélèvement. Contrairement à une ponction veineuse, une seringue à gaz du sang n’est pas sous vide. Le sang remplit la seringue sous l’effet de la pression artérielle pulsatile..

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  Retirer la seringue et comprimer le point de ponction durant 5 minutes avant de réaliser un pansement à l’aide du sparadrap.

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  Si le patient est conscient, lui indiquer l’importance de signaler l’apparition de tous signes anormaux tels que douleur, hématome, sensation de paralysie…

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  Obturer la seringue, chasser la bulle d’air puis trier vos déchets avant de fermer les sacs-poubelle. Retirer vos gants.

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  Réinstaller le patient si besoin.

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  Acheminer rapidement la seringue étiquetée au nom du patient ainsi que la demande dûment remplie.

Conduite infirmière

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  Astuce ! Deux techniques permettent de piquer l’artère (fig. 34.2) :

– piquer soit entre les deux doigts (index et majeur) ;

– ou piquer juste en dessous de votre index à l’endroit exact où vous sentez le pouls.

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  En théorie, on apprend souvent qu’il faut piquer à 45°.

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  En réalité, il en est tout autre :

– la difficulté du gaz du sang est de piquer en fonction de l’artère. Certaines sont grosses et profondes, d’autres fines et superficielles donc l’aiguille ne sera pas toujours orientée à 45° ;

– comprimer manuellement et fortement le point de ponction 5 minutes afin de préserver l’artère et éviter qu’elle ne se sclérose.

Clémence Beydon Infirmière Diplômée d’État, service des soins intensifs de pneumologie et chirurgie thoracique, hôpital européen Georges Pompidou, Paris

Audrey Jacques Infirmière Diplômée d’État, service des soins intensifs de pneumologie et chirurgie thoracique, hôpital européen Georges Pompidou, Paris

Avec la collaboration de : Benjamin Planquette MCU-PH, service de pneumologie et soins intensifs, hôpital européen Georges Pompidou, Paris