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Suivi médical clinique

Paris | 9 janvier 2024

Nous vous proposons ici de découvrir un extrait de l'ouvrage Médecine du Cyclisme(S’ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Suivi médical clinique

Les charges de travail intenses, la répétition des compétitions à travers le monde, l’évolution du matériel avec la nécessité d’une parfaite adaptation de l’homme à sa machine et de la machine à l’homme rendent important la mise en place d’une surveillance médicale au sein du sport cycliste de haut niveau et notamment au niveau professionnel. Les contraintes physiologiques et mécaniques du cycliste de haut niveau ont des impacts multiples, cumulatifs avec des effets parfois immédiats mais aussi parfois tardifs sur la santé du coureur d’où la nécessité de la mise en place d’un suivi médical dans un but sanitaire. La surveillance médicale des cyclistes de haut niveau a un double objectif :

  • préventif afin de minimiser les incidences des importantes charges de travail sur la santé du sportif ;

  • curatif notamment en cas de chutes ou de perturbations de différents systèmes : endocrinien, immunitaire, stress oxydant, neurotransmetteurs

Dans ce cadre, les rôles des médecins d’équipe sont donc multiples :

  • un rôle de prévention : comme énoncé, afin de préserver la santé immédiate mais aussi à long terme du sportif, condition sine qua none pour être performant. Dans ce cadre, la prévention des technopathies du cycliste est importante pour préserver une parfaite harmonie dans le couple homme-machine. L’incidence des nouveaux matériaux, des différentes positions sur le vélo (vélo de route classique, vélo de contre-la-montre), des contraintes thermiques et des séjours en hypoxie sera discutée avec les entraîneurs respectifs des coureurs. Le médecin d’équipe aura la charge d’informer mais également de mettre en place des stratégies pour la prévention de conduites addictives et/ou dopantes au sein de son équipe avec une éducation sur le bon usage du médicament. Il a également un rôle éducatif, en conseillant le sportif sur sa nutrition qui doit être adaptée aux contraintes métaboliques, sur la gestion de la récupération, du sommeil, du jet lag ;

  • un rôle d’aptitude : en collaboration avec les médecins des différentes instances réglementaires nationales et/ou internationales, le médecin d’équipe vérifie qu’il existe une parfaite adéquation entre la santé du sportif et les objectifs de ce dernier. Il pourra émettre des contre-indications temporaires, définitives, partielles ou totales et sera consulté pour établir le planning de courses du coureur en collaboration avec le staff sportif de l’équipe ;

  • un rôle de suivi : le médecin d’équipe doit mettre en place une stratégie de surveillance clinique et biologique afin de mesurer les impacts des charges de travail sur la santé du coureur. Dans ce cadre, il veille à dépister des pathologies potentielles générées par l’activité sportive  : perturbations endocriniennes, nutritionnelles, psychologiques, asthme, endofibrose iliaque, ostéopénie… 

  • un rôle de soins : prise en charge des microtraumatismes et macrotraumatismes (chutes) générés par l’activité sportive, des pathologies non spécifiques dans le respect des règlements antidopage en vigueur ;

  • un rôle de recherche : le recueil de données cliniques, biologiques spécifiques permet de mieux en mieux appréhender les mécanismes d’adaptation du sportif aux charges de travail bien que les connaissances dans ce domaine soient encore partielles. Ainsi, il est permis de penser et d’espérer que les recherches scientifiques permettront de mieux préserver la santé du cycliste dont le médecin d’équipe a la charge. Ce suivi médical ne sera efficient que s’il s’intègre dans le cadre d’une collaboration étroite avec :

  • le staff sportif et technique de l’équipe (directeurs sportifs et entraîneurs) ;

  • les acteurs médicaux des fédérations nationales et internationales, à savoir le médecin coordonnateur de la surveillance médicale réglementaire (SMR), les médecins des plateaux techniques réalisant les tests d’aptitude (1 fois/an), les médecins référents de l’UCI (union cycliste internationale). Le suivi médical du cycliste de haut niveau doit être global : clinique, psychologique, biologique et nutritionnel. Le suivi biologique des coureurs cyclistes de haut niveau notamment professionnels comporte trois volets :

  • le volet réglementaire : afin de répondre aux obligations légales en conformité avec les instances fédérales nationales (Fédération française de cyclisme[FFC]) et internationales (UCI), ce suivi est obligatoire afin d’obtenir la possibilité de participer aux compétitions nationales et/ou internationales. Ainsi, est actuellement en vigueur la SMR de l’UCI pour les cyclistes sur route professionnels et pour une liste restreinte de cycliste amateurs des disciplines VTT, piste et BMX. La SMR de la FFC est liée au Code du sport ;

  • le volet antidopage  : les passeports hématologiques et stéroïdiens organisés par les instances antidopage sont, avec l’autorisation des coureurs, accessibles aux médecins d’équipe ;

  • le volet médical : qui peut être arbitraire, propre au groupe sportif et décidé par l’équipe médicale en place selon son expérience et formation. Il visera à mesurer les impacts des charges de travail sur la santé du coureur et ses différents équilibres homéostatiques. Sont utilisés, dans certaines équipes, des marqueurs reflétant l’impact sur les profils : hématologique, stress oxydant, immunitaire, endocrinien, muqueuse intestinale et indirectement sur le microbiote et les vitamines. Ces aspects seront développés par la suite

Vous venez de découvrir un extrait de l'ouvrage Médecine du Cyclisme(S’ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Jacky Maillot : Médecin du sport, directeur médical de l’équipe cycliste professionnelle Groupama FDJ, médecin coordonnateur de l’équipe de France, membre de la commission médicale nationale de la Fédération française de cyclisme, 25000 Besançon

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