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Situations prévalentes AS

6 janvier 2025

Toutes les situations AS par service de soins dans l'ouvrage Situations prévalentes AS S’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Voici le plan de la partie Cardiologie :

1 Prérequis Présentation du service Objectifs Prérequis 2 Situations prévalentes Première situation clinique Deuxième situation clinique Troisième situation clinique Quatrième situation clinique Cinquième situation clinique 3 Fiches pratiques FICHE 1 La surveillance des patients perfusés FICHE 2 Les contentions élastiques FICHE 3 La mesure de la pression artérielle

Découvrez la Deuxième situation clinique de la spécialité Cardiologie.

Vous êtes aide-soignant en cardiologie et vous vous occupez de Madame Juliette, 53 ans, qui est entrée dans le service pour troubles vasculaires. C’est une patiente qui a des antécédents d’embolie pulmonaire. Le matin, en aidant la patiente pour sa toilette, celle-ci vous signale qu’elle a mal au mollet droit. Vous en référez à l’infirmier qui vient voir la patiente. Celui-ci constate que le mollet de Madame Juliette est chaud et rouge, la peau de son mollet est tendue et luisante. Le mollet est œdématié et n’a pas de ballottement à la mobilisation. Vous contrôlez la température corporelle et les pulsations de la patiente ; les résultats sont les suivants :

  • température : 38 °Celsius ;

  • fréquence cardiaque : 92 bpm.

L’infirmier demande à la patiente de relever le bout de son pied droit en direction du genou ; cela provoque immédiatement une douleur importante dans le mollet. L’infirmier demande à Madame Juliette de ne pas se lever sans avis médical, et il va prévenir le cardiologue. Ce dernier prescrit des anticoagulants et une échographie-doppler de la jambe droite. Il met Madame Juliette en repos strict au lit.

Questions

  • À partir des éléments du texte, retrouvez la pathologie de Madame Juliette et donnez les signes cliniques en faveur de cette pathologie.

  • Définissez cette pathologie et nommez sa complication principale.

  • Expliquez l’intérêt des anticoagulants et citez leur surveillance.

  • Quels sont les points de vigilance concernant la pathologie et la surveillance du traitement ?

  • Expliquez l’échographie-doppler.

Réponses

Trouver la pathologie

La pathologie qui correspond aux éléments du texte est une thrombose veineuse profonde : ◗ douleur au mollet à type de crampes ; ◗ œdème avec perte du ballottement du mollet ; ◗ rougeur (inflammation), chaleur ; ◗ peau tendue et brillante ; ◗ dissociation entre le pouls et la température (fièvre modérée et légère tachycardie) ; ◗ signe de Homans : douleur à la dorsiflexion du pied ; ◗ antécédent d’embolie pulmonaire.

La thrombose veineuse profonde

Fig. 1.3 La thrombose veineuse profonde. (© Анна Богатырева, stock.adobe.com)

La thrombose veineuse profonde (fig. 1.3)

La thrombose veineuse profonde est la conséquence de la formation d’un caillot sanguin (thrombus) dans une veine de gros calibre bloquant partiellement ou complètement le flux sanguin. Elle est normalement localisée au niveau d’une des deux jambes, mais la thrombose peut aussi concerner un bras ou l’abdomen. C’est une urgence médicale du fait de ses complications qui peuvent être graves.

Les causes de la thrombose veineuse sont un ralentissement localisé du flux sanguin, une lésion de la paroi interne des veines, une hypercoagulation du sang, des troubles de la coagulation sanguine, un alitement prolongé ou des maladies inflammatoires chroniques.

Les personnes et les situations à risque

◗ Les personnes âgées, surtout lorsqu’elles restent alitées. ◗ Les personnes en surpoids et sédentaires. ◗ Les personnes qui fument. ◗ Les femmes sous oestrogènes. ◗ Les personnes avec des antécédents de thrombose veineuse ou de varices. ◗ Les antécédents d’infarctus du myocarde ou d’AVC. ◗ Les femmes enceintes en fin de grossesse ou après l’accouchement. ◗ Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. ◗ Les voyages en avion sur de longs trajets. ◗ Les interventions chirurgicales, notamment au niveau des membres inférieurs (prothèses de hanche ou de genou).

Les complications de la thrombose veineuse

La complication principale de la thrombose veineuse est l’embolie pulmonaire par migration du caillot (embole) dans une veine de l’appareil respiratoire. Sans un traitement rapide, l’embolie peut avoir des conséquences graves. La migration de l’embole peut également provoquer une embolie cérébrale. Une complication post-thrombotique est l’apparition de varices et d’ulcères au niveau des jambes.

Le traitement

Le traitement vise avant tout à soulager les symptômes et à prévenir la formation d’autres caillots sanguins. ◗ Un anticoagulant par voie sous-cutanée ou per os. Quelquefois de l’héparine à la seringue auto-pousseuse (SAP). ◗ Le port de bas de contention. ◗ Un repos strict au lit (qui doit être le plus court possible). ◗ Un thrombolytique lorsque le caillot ne se résorbe pas.

La surveillance des anticoagulants

Les anticoagulants sont des médicaments dont le rôle est d’empêcher la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins et de fluidifier le sang. C’est un traitement préventif qui vise à empêcher la migration d’un thrombus qui pourrait migrer et boucher des petits vaisseaux : embolie pulmonaire, embolie cérébrale. Les anticoagulants sont prescrits en cas de phlébite, d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire ou d’embolie cérébrale, dans certains troubles du rythme cardiaque, pour les personnes immobilisées et pour les patients porteurs de valves cardiaques artificielles. Il existe deux sortes d’anticoagulants : ◗ les anticoagulants injectables : héparine de bas poids moléculaire, héparine standard ou non fractionnée ; ◗ les anticoagulants par voie orale : antivitamines K, nouveaux anticoagulants oraux (NACO : Eliquis®, Pradaxa® et Xarelto®). En cas de surdosage des anticoagulants, le risque principal est l’hémorragie. La surveillance biologique des anticoagulants injectables repose sur le dosage hebdomadaire des plaquettes, du taux de prothrombine (TP) ou le temps de céphaline activée (TCA), afin de vérifier la fluidité du sang. Pour vérifier l’efficacité des antivitamines K, on mesure l’INR (International Normalized Ratio). C’est un examen qui reflète précisément la fluidité du sang. La surveillance soignante repose sur la vérification de l’efficacité du traitement (régression ou disparition des signes cliniques) et sur l’absence de signes de surdosage : hématurie, épistaxis, hématomes cutanés, retard de coagulation lors des prélèvements sanguins.

Points de vigilance

Une fois la thrombose veineuse diagnostiquée, il faut éviter la migration du caillot par les voies veineuses, car il existe un risque important d’embolie pulmonaire. La personne doit donc rester au repos strict au lit pour une courte période (le temps que le traitement commence à faire effet et que les symptômes régressent). Le traitement anticoagulant doit être mis en œuvre sans tarder et des précautions doivent être prises lors des manipulations de la personne (pas de massage des jambes, par exemple). Une fois que le traitement anticoagulant est instauré, les aides-soignants doivent rechercher les signes de surdosage visualisés par des ecchymoses et des hématomes, ainsi que par des micro-saignements : épistaxis, gingivorragies, hématurie, présence de sang dans les selles, dans les crachats et dans les vomissements. Les aides-soignants prendront des précautions lors des soins d’hygiène et notamment lors du coupage des ongles et du rasage, afin de ne pas provoquer de blessures qui auraient, à cause du traitement, des difficultés pour coaguler. Les anticoagulants sont injectés par voie sous-cutanée par l’infirmier qui doit modifier régulièrement les points d’injection. Il faut signaler à l’infirmier la présence d’hématomes constatés durant la toilette. Le risque d’embolie pulmonaire doit être prévenu en installant la personne en position demi-assise dans le lit, en vérifiant régulièrement les paramètres ventilatoires et en apportant une surveillance clinique à chaque passage dans la chambre de la personne: absence de douleurs thoraciques, de sueurs, de dyspnée…

L’échographie-dopple

Fig. 1.4 L’échographie-doppler. (© elenawolf, stock.adobe.com)

L’échographie-doppler (ou écho-doppler) (fig. 1.4)

C’est un examen d’imagerie médicale par ultrasons qui consiste à observer la circulation veineuse et artérielle (écho-doppler veineux et écho-doppler artériel) sur des images en mouvement. L’échographie permet de visualiser les vaisseaux sanguins et le doppler permet d’observer l’écoulement du sang dans les vaisseaux. C’est un examen simple, indolore et non invasif, très utilisé en cardiologie pour poser un diagnostic ou pour surveiller l’évolution d’une maladie ou d’un traitement. Aucune préparation n’est nécessaire pour cet examen mais, pour ne pas altérer le passage des ultrasons, il est déconseillé d’utiliser des crèmes pour le corps et des parfums. L’écho-doppler est utilisé pour les pathologies suivantes: ◗ thrombophlébites ; ◗ cardiomyopathies ; ◗ phlébites et artérites des membres inférieurs ; ◗ pathologies des artères rénales, digestives et aortique ; ◗ varices ; ◗ cardiopathies congénitales ; ◗ valvulopathie ; ◗ anévrisme aortique.

Situations prévalentes AS © 2025 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés, y compris ceux relatifs à la fouille de textes et de données, à l’entraînement de l’intelligence artificielle et aux technologies similaires.

Situations prévalentes AS L'aide-soignant en service de soins/ Analyse de situations / Raisonnement clinique Alain Ramé, Carine Blanchon ISBN 9782294787720 2025