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Nodules thyroïdiens

31 mars 2021

Par Anne-Claire Nonnotte

Épidémiologie

La grande fréquence du nodule thyroïdien est connue depuis les études autopsiques du milieu des années cinquante [1] , qui avaient montré que la présence de nodules infracliniques :

  • concernait environ un adulte de plus de 50 ans sur deux ;

  • avec une fréquence qui augmentait presque linéairement avec l’âge ;

  • avec une prépondérance féminine nette (sexe ratio : 3/1).

Ces données ont été retrouvées dans les études de cohorte et dès le début des études échographiques à haute fréquence. La prévalence du nodule varie entre 20 et 40 % si la détection est échographique, entre 0,8 et 6,4 % si la détection est la palpation [2] . L’incidence (qui est la fréquence des cas nouveaux) s’exprime en pourcentage par rapport à la population totale. Elle a été calculée à 0,11 % par an chez la femme et à 0,06 % par an chez l’homme [3] . Environ 10 % des nodules sont palpables. Certains facteurs de risque sont connus pour favoriser l’apparition de nodules :

  • carence iodée ;

  • irradiation cervicale, surtout dans l’enfance ; délai de latence de 10 à 15 ans ;

  • tabac. Par ailleurs, quelques affections héréditaires rares prédisposent aux nodules et au cancer de la thyroïde [3] ( encadré 2.1 ).

Anatomopathologie

Le nodule bénin est représenté par l’adénome colloïde vésiculaire qui se développe à la suite d’une mutation survenant sur une cellule glandulaire thyroïdienne (thyrocyte). Selon le type de mutation se formera soit un adénome hyperfonctionnel autonome (nodule hyperfixant en scintigraphie), soit un adénome vésiculaire (iso ou hypofixant en scintigraphie), soit un carcinome.

L’anatomopathologie des nodules cancéreux est détaillée au chapitre 4 consacré aux cancers. Les lésions dites « folliculaires » sont d’un diagnostic parfois difficile, la différence entre le bénin et le malin ne pouvant pas toujours être affirmée avec certitude.

Encadré 2.1 - Affections héréditaires rares prédisposant aux nodules et au cancer de la thyroïde

Encadré 2.1: Affections héréditaires rares prédisposant aux nodules et au cancer de la thyroïde

Diagnostic positif [20]

Un nodule est une formation expansive. Ceci implique une croissance centrifuge qui va déterminer un refoulement des structures tissulaires environnantes, notamment les vaisseaux. Cliniquement, un nodule est diagnostiqué à l’inspection lorsqu’il est très volumineux (figure 2.1) ou à la palpation lorsqu’il est palpable.

Figure 2.1 Nodule visible

Le nodule peut être palpable du fait de sa taille, de sa situation superficielle ou profonde, de sa consistance (plus ferme, il est palpable plus facilement). Si, jusqu’à récemment, c’était la palpation qui appréciait le mieux la consistance d’un nodule, l’élastographie permet maintenant une appréciation précise (et parfois quantitative) de la dureté ou de la souplesse du nodule. Un nodule est visible à l’échographie par trois mécanismes [4] :

  • par son contraste acoustique par rapport au tissu adjacent ;

  • par le syndrome de masse qu’il détermine en déformant les contours de la glande ( figure 2.2 ) ;

  • par le refoulement qu’il détermine sur les vaisseaux intrathyroïdiens, ceux-ci étant déviés de leur trajet normal par le nodule : c’est le signe de l’encorbellement vasculaire ( figure 2.3 ).

Figure 2.2 Syndrome de masse
Figure 2.3 Encorbellement vasculaire

Diagnostic différentiel

L’échographie peut redresser les faux positifs de l’examen clinique : impression de nodule liée à la saillie asymétrique d’une jonction isthmolobaire plus développée d’un côté (figure 2.4).

Figure 2.4 Saillie glandulaire non nodulaire

Elle peut également redresser un diagnostic clinique erroné de nodule thyroïdien en rapport avec un nodule préthyroïdien (figure 2.5).

Figure 2.5 Nodule préthyroïdien

Figure 2.5: Nodule préthyroïdien

Les auteurs

Jean Tramalloni - Radiologue, Ancien praticien attaché au service de radiologie adultes de l’hôpital Necker, Paris.

Hervé Monpeyssen - Endocrinologue-thyroïdologue, Responsable de l’unité thyroïde de l’hôpital Américain, Paris, Praticien attaché au service de radiologie adultes de l’hôpital Necker, Paris.

© 2021 Elsevier Masson SAS

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