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Guide des analyses en immunologie

21 juillet 2020

Par Anne-Claire Nonnotte

Exploration des dermatoses auto-immunes

Exploration des dermatoses auto-immunes

Nous vous proposons de découvrir le chapitre 8 de l'ouvrage Guide des analyses en immunologie(S’ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Guide des analyses en immunologie

Guide des analyses en immunologie

Exploration des dermatoses auto-immunes

Synopsis-XIV

Synopsis-XIV

Fiche 8.1 : Anticorps anti-membrane basale cutanée, anti-BP180 et anti-BP230

Signification biologique du paramètre

Dans le cadre des dermatoses bulleuses autoimmunes (DBAI), les anticorps anti-membrane basale sont des marqueurs des maladies autoimmunes de la jonction dermo-épidermique du groupe des pemphigoïdes : pemphigoïde bulleuse, pemphigoïde de la grossesse et pemphigoïde des muqueuses (ou « cicatricielle »). Leur action pathogène conduit au clivage de la jonction dermo-épidermique. Ils sont dirigés principalement contre les molécules BP180 (BPAG2) et/ou BP230 (BPAG1) de l'hémidesmosome de la membrane basale. Les IgG anti-BP180 et anti-BP230 sont principalement d'isotypes IgG4 et IgG1. Des anticorps anti-membrane basale peuvent aussi être retrouvés au cours de deux maladies beaucoup plus rares que sont l'épidermolyse bulleuse acquise et la « pemphigoïde à p200 ». Les cibles antigéniques de ces deux dernières pathologies sont respectivement le collagène VII et la laminine gamma-1 (protéine p200).

Objectifs de l'analyse et principales indications

La recherche de ces anticorps est utile au diagnostic et au suivi des pemphigoïdes en complément des données cliniques, histologiques et d'immunofluorescence directe sur biopsie cutanée. Les pemphigoïdes sont des maladies auto-immunes qui touchent principalement les sujets âgés de plus de 70 ans en dehors de la pemphigoïde de la grossesse.

Place dans la hiérarchie d'un bilan d'exploration

Dans le cadre du diagnostic biologique des DBAI, la recherche et le titrage des anticorps anti-membrane basale par IFI sont indiqués en première intention. La localisation du marquage (versant épidermique et/ou dermique) est utile au diagnostic différentiel des DBAI de la jonction dermo-épidermique. L'utilisation du substrat « peau clivée » permet de préciser cette localisation. Les autoanticorps observés dans la pemphigoïde bulleuse et la pemphigoïde de la grossesse sont associés à un marquage épidermique ; ceux observés dans la pemphigoïde des muqueuses (« cicatricielle ») sont associés à un marquage épidermique et/ou dermique ; le marquage est dermique dans les épidermolyses bulleuses acquises et la pemphigoïde « à p200 ». Les dosages des anti-BP180 et anti-BP230 sont réalisés conjointement à la recherche d'anticorps anti-membrane basale par IFI pour le diagnostic de pemphigoïde bulleuse, pemphigoïde des muqueuses et pemphigoïde de la grossesse. L'immunoblot sur extraits tissulaires ou cellulaires est réservé, en seconde intention, au diagnostic différentiel des maladies bulleuses plus rares ou à la confirmation du diagnostic des pemphigoïdes dans les rares cas où la recherche des anti-BP230 et BP180 est négative en ELISA. Les anti-BP180 sont utiles au suivi des pemphigoïde. La persistance de titres élevés est un indicateur de rechute à l'arrêt du traitement. La place des anti-BP230 dans le suivi de la maladie est encore à l'étude.

Fiche 8.1

Fiche 8.1

Fiche 8.2

Anticorps anti-substance intercellulaire d'épithélium malpighien (SIC), anti-desmogléine 1 (Dsg1), antidesmogléine 3 (Dsg3) et anti-envoplakine

Signification biologique du paramètre

Dans le cadre des dermatoses bulleuses autoimmunes (DBAI), ces autoanticorps sont des marqueurs des pemphigus. Leur action pathogène conduit au clivage des kératinocytes intra-épidermiques, responsable du phénomène d'acantholyse. Les anticorps anti-substance intercellulaire (SIC) sont dirigés contre des molécules du desmosome : la desmogléine 1 (Dsg1), la desmogléine 3 (Dsg3) et, plus rarement, l'envoplakine. Les autoanticorps du pemphigus vulgaire sont dirigés contre la Dsg3, associés ou non aux anti-Dsg1. Les anticorps associés au pemphigus superficiel (foliacé) sont les anti-Dsg1. Le pemphigus paranéoplasique (PPN) est caractérisé par la présence d'anti-Dsg1 et/ou d'anti-Dsg3 associés à d'autres autoanticorps : les anticorps anti-plakine (dont les anti-envoplakine) et éventuellement les anti-BP230 des pemphigoïdes. Les auto-anticorps des pemphigus sont d'isotypes IgG4 et IgG1.

Objectifs de l'analyse et principales indications

La recherche de ces anticorps est utile au diagnostic et au suivi des pemphigus en complément des données cliniques, histologiques et de l'immunofluorescence directe sur biopsie cutanée.

Place dans la hiérarchie d'un bilan d'exploration

Dans le cadre du diagnostic biologique des DBAI, la recherche et le titrage des anti-SIC par IFI, les dosages des anti-Dsg1 et des anti-Dsg3 sont réalisés en première intention pour le diagnostic des pemphigus. Les anti-Dsg1 et anti-Dsg3 sont utiles au suivi car leur taux est corrélé à l'activité de la maladie et leur persistance à un titre élevé est un indicateur de rechute à l'arrêt du traitement. La recherche d'anticorps anti-plakines (dont les antienvoplakine) est réservée aux suspicions de PPN. L'immunoblot n'a pas d'indication pour rechercher les anti-Dsg1 et 3 ; il est réservé à la recherche des anti-plakines dans le cadre du PPN.

Fiche 8.2

Fiche 8.2

A lire aussi : Méthodes en immunologie : nouvelle édition Un ouvrage complet et synthétique sur toutes les méthodes en immunologie. En savoir plus

Bibliographie du chapitre 8

Fiche 8.1. Anticorps anti-membrane basale cutanée, anti-BP180 et anti-BP230

Recommandations HAS sur les maladies bulleuses autoimmunes (révisions 2016) : PNDS pemphigoïde bulleuse, PNDS pemphigoïde cicatricielle, PNDS épidermolyse bulleuse aquise, PNDS pemphigoïde de la grossesse. En ligne sur le site de l'HAS. Schmidt E, et al. Pemphigoid diseases. Lancet 2013;381:320–2.

Fiche 8.2. Anticorps anti-substance intercellulaire d'épithélium malpighien, anti-desmogléine 1 (Dsg1), anti-desmogléine 3 (Dsg3) et anti-envoplakine

Kasperkiewicz M, et al. Pemphigus. Nat Rev Dis Primers 2017 May 11;3:17026. Recommandations HAS sur les maladies bulleuses autoimmunes : PNDS pemphigus (révision 2018). En ligne sur le site de l'HAS.

Les auteurs

Assim, Collège des Enseignants d'Immunologie SFI, Société Française d'Immunologie

Coordonné par : Myriam Labalette : PU-PH, CHU de Lille, faculté de médecine, université de Lille Guislaine Carcelain : PU-PH, Hôpital Universitaire Robert Debré, université de Paris

Guide des analyses en immunologie(S’ouvre dans une nouvelle fenêtre) © 2020, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

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