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Diagnostic de maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté

France | 18 mai 2022

Par Anne-Claire Nonnotte

Diagnostic de maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté

Diagnostic de maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté

Nous vous proposons de découvrir un extrait de l'ouvrage Guide pratique de la consultation en gériatrie S’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Guide pratique de la consultation en gériatriea

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Diagnostic de maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté

Il faut suspecter une maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté devant toute baisse de l’efficience cognitive et, devant toute plainte, faire un bilan et adresser le sujet dans un centre spécialisé, car le vieillissement cérébral normal ne donne pas de déficit cognitif vrai. Ces diagnostics correspondent à des critères reconnus de façon internationale. L’anamnèse des troubles est toujours importante à noter, avec la date de début des troubles.

Le diagnostic de maladie d’Alzheimer ou syndrome apparenté est encore souvent porté trop tard, il est donc important de former tous les médecins à le suspecter, afin d’adresser son patient à un centre spécialisé dans l’évaluation de la mémoire (neurologues, psychiatres ou gériatres selon les régions). Avant de trouver l’étiologie d’une démence, il convient d’en porter le diagnostic. Il se fait à l’heure actuelle sur des critères internationaux de démence du DSM-5 ou de la CIM-10 et bientôt de la CIM-11, et sur les critères NINCDS, selon l’étiologie supposée. Il existe différents types de TNCM (troubles neurocognitifs majeurs), les outils à utiliser varient en fonction de l’étiologie, mais nécessitent toujours une bonne connaissance de l’anamnèse des troubles.

Critères DSM-5 de troubles neurocognitifs majeurs ou légers très résumés

Dans le DSM-5 paru en version française en 2015, le mot démence disparaît. Le DSM-5 succède au DSM-IV-TR paru en 2000. Par rapport à la dernière version, un chapitre consacré aux troubles neurocognitif est apparu, avec le détail des domaines cognitifs : attention, fonctions exécutives, mémoires, domaine sensorimoteur, langage, etc. Les critères de TNC majeurs ou légers sont apparus dans cette version, en différenciant ces troubles selon l’étiologie probable ou la maladie à l’origine : TNC majeurs ou légers liés à la maladie d’Alzheimer, avec corps de Lewy, dégénérescence lobaire frontotemporale, TNC vasculaire ou dû à une lésion cérébrale traumatique, induit par une substance ou un médicament, dû à une infection par le VIH, à une maladie à prions, à la maladie de Parkinson, à la maladie de Huntington ou à une autre affection médicale et TNC mixte. Les TNCM ont une répercussion sur l’autonomie et remplacent ce qui s’appelait démence, mot que j’ai personnellement beaucoup combattu. Pour les TNCL, les critères proposés dépendent de l’étiologie sous-jacente. Le DSM-5 définit désormais le TNC comme un déclin acquis, significatif et évolutif des capacités dans un ou plusieurs domaines cognitifs. Ce déclin cognitif doit être persistant, non expliqué par une dépression ou des troubles psychotiques. Il est en outre souvent associé à un changement de comportement, de personnalité.

Maladie d’Alzheimer

Critères DSM-5 (encadré 9.1)

Encadré 9.1

Encadré 9.1

Encadré 9.1.2

Encadré 9.1.2

Critères NINCDS-ADRDA (tableau 9.1)

Tableau 9.1

Tableau 9.1

Les critères du groupe multidisciplinaire américain NINCDS-ADRDA sont en pratique beaucoup plus souvent utilisés que ceux du DSM-5. Ils  sont plus détaillés et intègrent beaucoup plus de détails cliniques. La  maladie d’Alzheimer est caractérisée par un début insidieux et un déclin progressif des fonctions cognitives. L’atteinte de la mémoire est présente dès les premiers stades de la maladie. Les patients ont du mal à assimiler les nouvelles informations et à les retenir plus de quelques minutes. Le diagnostic de TNC se porte par des critères consensuels ; il est courant d’ajouter aux critères DSM-5 des critères NINCDS. Nous avons choisi systématiquement des critères très simplifiés qui ont l’intérêt d’introduire la notion de degrés différents de certitude diagnostique. Ils ont été validés, leur sensibilité est bonne de 85 à 92 %, mais leur spécificité est plus médiocre (aux environs de 65 %). Il existe aussi depuis 2014 de nouveaux critères de la maladie d’Alzheimer IWG-2 (International Working Group-2) à utiliser en recherche dans les stades prodromaux [1].

Laurence Hugonot-Diener : Gériatre, directeur de MEDFORMA, psychogériatre à la M2A Paris centre, et à l’hôpital gérontologique de la Croix-Rouge Henry Dunant, Paris

Références [1] Molin P, Rockwood K. Les nouveaux critères de la Maladie d’Alzheimer – Perspective gériatrique. Can Geriatr J 2016 ; 19(2) : 74‒82.

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