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Diabète et médicaments

9 janvier 2024

Nous vous proposons ici de découvrir la fiche 55 du Guide Pratique du diabète S’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Diabète et médicaments

Un certain nombre de médicaments peuvent provoquer une hyperglycémie, voire un diabète. En première ligne sont les corticoïdes.

Diabète et corticoïdes

  • Les corticoïdes favorisent la survenue d’une hyperglycémie en augmentant la néoglucogenèse hépatique, en diminuant le transport intramusculaire du glucose et en favorisant l’hypertriglycéridémie. Au long cours, ils semblent diabétogènes, car ils favorisent l’insulinorésistance en diminuant la masse musculaire et en augmentant la graisse viscérale. De plus, ils provoquent une carence insulinosécrétoire.

  • La survenue d’un diabète dépend toutefois : • de la dose de corticoïdes (et ce quel que soit leur mode d’administration) ; • de l’âge du patient (on comptabilise environ 20  % de diabètes corticoinduits lors de la prescription de corticoïdes après l’âge de 50 ans) ; • d’une prédisposition génétique et/ou métabolique, en particulier au diabète de type 2. Il est donc plus fréquent si le patient est en surpoids, en particulier androïde, a déjà une anomalie glucidique, a des antécédents familiaux de diabète de type 2, ou personnels de diabète gestationnel.

  • L’intensité de l’hyperglycémie et sa durée sont variables en fonction des traitements : • les corticoïdes de durée d’action intermédiaire et de demi-vie de 2 à 4 heures (prednisone et prednisolone) sont hyperglycémiants pendant la durée du traitement mais peu au-delà (quelques jours). Sauf si la corticothérapie est chronique ; • les corticoïdes injectés en intraveineux (bolus) donnent des hyperglycémies très élevées mais de courte durée ; • par contre les corticoïdes par voie intramusculaire ou intra-articulaire peuvent donner une hyperglycémie pendant au moins deux semaines, parfois plus longtemps

  • Le profil glycémique est souvent caractérisé par une glycémie à jeun normale ou peu élevée (témoignant d’un contrôle satisfaisant de la production hépatique de glucose par l’insulinosécrétion résiduelle) et une glycémie post-prandiale très élevée (en raison de l’insulinorésistance musculaire majeure).

  • La prescription de corticoïdes doit donc s’accompagner d’un dosage chez les patients à risque, de la glycémie post-prandiale (1 h 30) du 1er repas de la journée, 5 à 10 jours après le début du traitement, ou plus tôt si le patient était déjà diabétique.

  • Le malade doit être averti du risque et de la nécessité d’éviter les apports glucidiques massifs d’aliments d’index glycémique élevé (sodas, pain, sucreries, pâtisseries…).

  • Le traitement du diabète cortico-induit fait appel si besoin aux sulfamides hypoglycémiants ou à l’insulinothérapie, volontiers sous forme d’une insuline analogue rapide avant les repas, parfois à doses importantes pouvant atteindre 50 unités. La dose doit être administrée même si la glycémie au réveil est normale car le petit-déjeuner peut être très hyperglycémiant. On peut par exemple commencer par une dose de 0,1 U/kg/repas et monter très rapidement en fonction des résultats glycémiques.

  • Les insulines lentes ont moins d’intérêt car la glycémie à jeun est souvent normale.

  • La posologie du traitement devra être révisée parallèlement à la baisse des doses de corticoïdes pour éviter le risque hypoglycémique.

  • Chez le sujet âgé, l’hyperglycémie sous corticoïdes peut entraîner rapidement une déshydratation avec un risque de coma hyperosmolaire. La surveillance glycémique est impérative.

Les autres diabètes iatrogènes

  • Les antiprotéases dans le traitement du VIH peuvent entraîner l’équivalent d’un syndrome métabolique ou d’un diabète de type 2.

  • Les antipsychotiques dits atypiques peuvent entraîner une prise de poids importante, avec un diabète secondaire, mais parfois aussi une hyperglycémie rapide avec des signes de carence en insuline (syndrome cardinal). Par ordre de fréquence, ceci se voit plus souvent avec la clozapine, puis l’olanzapine, puis la rispéridone.

  • Plus récemment, ont été décrits des diabètes fulminants avec acidocétose, ou toutes autres sortes de diabète, lors de traitements anticancéreux par immunothérapie (anti-PD1).

  • Les autres médicaments susceptibles d’augmenter la glycémie sont : • bêta-2-stimulants (salbutamol) ; • diurétiques thiazidiques ; • œstrogènes de synthèse ; • progestatifs dérivés norstéroïdes ; • diazoxide (Proglicem®) ; • immunosuppresseurs, anticalcineurines (ciclosporine A et tacrolimus)

Vous venez de découvrir un extrait du Guide Pratique du Diabète S’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Les auteurs :

Agnès Hartemann : Professeure des universités, cheffe du service de diabétologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Sorbonne Université, Paris André Grimaldi : Professeur émérite de Sorbonne Université, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris Avec la collaboration de : C. Amouyal, F. Andreelli, C. Benoit, O. Bourron, C. Ciangura, A. Dufour, A. Gharbi, M. Halbron, S. Jacqueminet, M. Leroy, M. Popelier

Guide pratique du diabète S’ouvre dans une nouvelle fenêtre, 7e édition © 2024 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés