Mémo-Fiches DEES - Diplôme d'État d'éducateur spécialisé

Domaine de formation 2

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  La notion de projet

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  Les acteurs du projet personnalisé

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  La méthodologie de projet

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  Les moyens du projet (1) : la vie quotidienne

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  Les moyens du projet (2) : les activités

Domaine de formation 3

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  La communication professionnelle

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  Travail en équipe

Domaine de formation 4

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  Les différents cadres relatifs au travail social

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  La loi 2002-2 de rénovation de l'action sociale

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  Les politiques publiques

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  Réseaux, partenariats et territoire

Unité transversale d'initiation à la démarche et méthodologie de recherche en travail social et éducation spécialisée – socle commun ES, ASS, EJE

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  Comprendre la démarche de recherche en formation initiale en travail social : son importance, son rôle, le contexte historique et ses définitions

Découvrez la fiche 81 : L'équipe en travail social.

Cette fiche appartient au Domaine de formation 3, et plus précisément à la section Travail en équipe qui comprend les fiches 81 à 85 :

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  81 L'équipe en travail social

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  82 Les réunions

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  83 Théories des organisations

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  84 La dynamique de groupe

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  85 Violence institutionnelle

L'équipe en travail social

Définitions

A Une équipe

À l'origine, le terme « équipe » désignait ce qu'on nomme aujourd'hui « l'équipage », soit le groupe de personnes qui permettent au bateau de naviguer. Cette origine nous dit quelque chose de ce qu'est une équipe.

a. Une destination commune

Le bateau ne peut avancer si la destination n'est pas commune, si une partie de l'équipage veut aller à l'ouest et l'autre au sud, le bateau va tourner en rond. De même l'équipe doit s'entendre sur une finalité commune, des projets communs et explicites.

b. Une pluriprofessionnalité

Dans un équipage il faut de la diversité, il faut des missions variées avec des gens compétents à chaque poste. L'équipe est composée de la même façon : des professionnels différents apportent des compétences variées.

c. Une interdépendance

Chacun a un rôle différent dans l'équispe, l'assistant de service social ne fait pas la même chose que l'éducateur qui ne fait pas la même chose que l'accompagnant éducatif et social (AES) ou le chef de service… Cependant, une organisation où chacun est à son poste de travail sans se référer aux autres ne peut fonctionner. Pour que l'équipe avance vers sa finalité, l'interdépendance est une nécessité.

d. Une hiérarchie

Chacun est responsable de son poste de travail, dans une interdépendance avec les autres. Il est cependant nécessaire qu'il y ait un garant qui permette de trancher quand il y a des désaccords, de rendre des comptes aux autorités financières, juridiques et administratives, de sanctionner les fautes commises… C'est le rôle du responsable de l'équipe, habituellement dévolu au chef de service ou au directeur.

B Pluri-, inter-, ou transdisciplinarité

Une équipe est nécessairement pluriprofessionnelle. Au sein de cette pluralité, il peut exister des « disciplines » différentes. C'est-à-dire des modes de connaissance du monde distincts.

Il y a des disciplines institutionnellement reconnues par l'Université : la psychologie, la médecine, le travail social, les sciences infirmières, l'ensemble des disciplines paramédicales (orthophonie, ergothérapie, psychomotricité…), etc.

Ces modes de connaissance du monde différents sont amenés à travailler ensemble au sein de l'institution. Ce travail peut s'organiser de trois façons qu'on nomme « pluridisciplinarité », « interdisciplinarité » et « transdisciplinarité ».

a. La pluridisciplinarité

La pluridisciplinarité c'est le fait de regarder la situation de la personne successivement par le prisme de chaque discipline.

Les réunions et écrits de synthèse sont souvent un bon exemple de fonctionnement pluridisciplinaire : chaque discipline prend successivement la parole pour faire un bilan de la situation selon son mode de connaissance et sa connaissance. Les expertises se superposent les unes aux autres, à la manière d'un puzzle.

b. L'interdisciplinarité

L'interdisciplinarité n'est plus une logique d'addition des compétences, comme la pluridisciplinarité, mais une logique de partage.

En se côtoyant dans l'activité professionnelle, le médecin, le travailleur social, l'aide-soignant, le psychomotricien, etc., se partagent mutuellement un peu de leur connaissance et de leur méthodologie.

Ainsi, le psychiatre peut permettre au travailleur social de comprendre une maladie psychique et les divers traitements existants, il peut l'aider à intégrer ces connaissances dans sa pratique pour que son accompagnement participe du processus de rétablissement de la personne. De son côté, le travailleur social peut permettre au psychiatre de comprendre les différentes options existantes pour la personne ayant une maladie psychique, en termes d'orientations et d'allocations, par sa connaissance des dispositifs et du territoire et ainsi permettre au médecin de penser son projet de soins en intégrant ces connaissances.

L'interdisciplinarité ne se décrète pas et on ne peut imaginer des réunions dont le but serait de la développer, c'est uniquement dans l'interaction en situation que ce partage peut se faire.

c La transdisciplinarité

La transdisciplinarité, c'est la recherche de transversalité entre les disciplines, c'est l'affirmation qu'il existe des domaines qui traversent chaque profession, ou certaines professions.

Le projet personnalisé peut être un bon exemple d'un fonctionnement transdisciplinaire.

Les objectifs du projet ne concernent pas un corps de métier, mais l'ensemble des professionnels impliqués dans l'accompagnement de la personne. Chaque objectif est ainsi transversal à chaque discipline et charge à chacun d'agir en cohérence avec celui-ci avec les moyens propres à sa discipline. (Voir la situation de Marité.)

Il n'y a pas de fonctionnement meilleur que les autres entre le pluri-, interet transdisciplinaire. En revanche, une institution saine est une institution où cohabitent chacune de ces façons de faire équipe.

Situation

Marité est une personne présentant une maladie psychique accueillie en foyer d'hébergement.

Son projet personnalisé contient un objectif : « Passer le permis AM pour conduire ensuite une voiture sans permis et être plus autonome pour sa mobilité. »

Samir, son référent, moniteur-éducateur, l'aide à apprendre le code de la route en adaptant le manuel à ses difficultés de lecture et en lui donnant des leçons.

Angélique, la conductrice du taxi qui accompagne les personnes du foyer d'hébergement à l'établissement et service d'aide par le travail (ESAT), permet à Marité de s'asseoir devant et l'interroge sur les panneaux qu'elles croisent.

L'infirmière travaille avec les médecins pour parvenir à un traitement qui est compatible avec la conduite et n'a pas d'effets secondaires perturbateurs.

Ceci est un exemple d'un fonctionnement transdisciplinaire : l'objectif est transversal à chaque professionnel qui le décline selon ses compétences.

Notions

La coordination d'une équipe

De plus en plus, on voit apparaître des postes de « coordinateurs » occupés par des travailleurs sociaux. Ceci est une évolution prévisible du poste de travail, puisque les référentiels métiers leur confèrent déjà une fonction ou une compétence de coordination. Ainsi, l'éducateur spécialisé a parmi ses fonctions dans le référentiel d'activités : « il est amené à organiser et/ou coordonner des projets et/ou mobiliser des équipes dans la mise en place d'actions socio-éducatives en interne ou dans le cadre de travail en partenariat » ; et l'assistant de service social dans son référentiel de compétences : « coordonner les acteurs contribuant au plan d'action ». « Ordonner » c'est définir un ordre, hiérarchiser et ranger. Ce n'est pas ce qui est demandé au travailleur social.

« Coordonner » c'est ordonner mais en faisant partie des éléments, ce n'est pas décider pour les autres, c'est prendre des décisions dont on est également partie prenante de la mise en œuvre. Mais selon quels critères peut-on organiser l'action de l'équipe ?

La boussole qui sert de repère pour coordonner l'équipe d'un secteur social ou médico-social doit être basée sur la clinique. La clinique, dans l'origine médicale du terme, c'est le moment où le soignant se penche vers le lit du malade pour l'observer, dialoguer ou le soigner. En travail social, la clinique est le moment où les professionnels rejoignent la personne accompagnée. Il peut s'agir des moments de la vie quotidienne, des sorties, des entretiens (quoique ? On peut s'interroger si le travail social rejoint la personne quand c'est elle qui se déplace pour rejoindre son accompagnateur dans un bureau), des visites à domicile, des activités…

La clinique doit donc être au coeur de l'équipe et de son fonctionnement. L'organisation, les projets, l'ordre du jour des réunions et tout ce qui peut concerner l'équipe doivent procéder en priorité des observations et questionnements issus de cette clinique, c'est-à-dire de ceux des acteurs de l'accompagnement au quotidien des usagers. Ensuite, il y a trois mouvements d'accompagnement dans une équipe :

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  comprendre ce qui se passe et ce qui se joue dans la clinique ;

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  donner des ouvertures et des perspectives à la clinique ;

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  évaluer la clinique.

Rôle de l'éducateur

La vie d'une équipe est traversée par de nombreux phénomènes qui vont influencer sa cohésion, sa dynamique et sa créativité. Le bon fonctionnement de l'équipe nécessite un certain nombre d'éléments.

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  La reconnaissance d'une organisation hiérarchique : l'organigramme de l'établissement illustre l'ampleur de la responsabilité de chacun. Ainsi, le travailleur social peut faire la part de ce qui relève de sa responsabilité et de mesurer également que son action engage la responsabilité de ses supérieurs.

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  La reconnaissance de la fonction de chaque membre de l'équipe : pour réaliser ses objectifs, l'équipe a besoin de tous ses membres qui agissent selon leurs fonctions et leurs compétences.

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  Le respect des règles de fonctionnement et des instances de travail : chaque équipe a ses règles de fonctionnement. Certaines sont écrites et formalisées (exemple : dans une note de service), d'autres sont implicites (exemple : la réunion débute toujours par un point sur les sorties). Le respect de ces règles et l'implication dans différentes instances de travail contribuent au bon fonctionnement de l'équipe.

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  Avoir un objectif commun : il semble évident que tous les salariés d'une institution viennent travailler avec le même objectif, celui d'accompagner un certain public. Cependant, dans une équipe, quand on interroge ses membres sur la définition de cet objectif et de tous les autres qui apparaissent derrière, on s'aperçoit qu'il est parfois difficile d'obtenir la même perception de notre travail.L'éducateur va prendre en compte ces quatre éléments pour travailler en équipe.

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  Il est important pour le professionnel de prendre connaissance de l'organigramme de la structure où il exerce ainsi que de sa fiche de poste pour connaître sa marge d'autonomie dans la prise de décision et d'initiative. La reconnaissance de l'organisation hiérarchique implique également le respect des décisions prises par ses supérieurs.

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  Il est également important pour lui de se tenir informé des missions de chaque membre de l'équipe pluridisciplinaire (quel est le rôle du psychologue dans l'établissement ? Auprès de l'équipe, auprès des personnes accueillies, auprès des familles ? Quelle est la différence entre l'ergothérapeute et le psychomotricien ?…).

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  Quand il arrive dans une nouvelle équipe, l'éducateur doit prendre le temps de lire les notes de service et d'interroger ses collègues pour connaître le fonctionnement implicite et explicite de l'équipe. De même, quand un nouveau collègue arrive il doit prendre le temps de l'en informer.

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  Enfin, il est nécessaire pour l'éducateur de poser des mots exacts sur sa mission, sur ses objectifs pour pouvoir se mettre d'accord avec les autres membres de l'équipe pluridisciplinaire.

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