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Portrait de documentaliste

14 mars 2023

Madame Vidal, IRFSS Midi-Pyrénées Toulouse Par Génération Elsevier

Bonjour Mme Vidal, qu’en avez-vous pensé de la conférence de Walter Hesbeen?

Un moment important dans la vie de l’IRFSS, nous avons pu mettre en place une conférence avec un auteur que nous citons très souvent lors de l’accompagnement des étudiants dans leurs travaux écrits principalement le MFE.

Cette année était une année particulière car nous avions sélectionné Walter Hesbeen dans le cadre de la fiche de lecture formative UE 6.1.

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Les étudiants étaient ravis de le rencontrer et surtout de pouvoir poser des questions autour de la thématique abordée « le prendre soin ». Le bilan de cet après midi est très positif. C’est vraiment un temps fort dont nous avons besoin au sein de nos instituts. L’équipe de formateurs a été très enthousiaste. Elle a apprécié la thématique. Cet apport extérieur de connaissance leur a permis de réfléchir au sens donné à leurs interventions pédagogiques.

En tant que documentaliste, la rencontre avec Walter Hesbeen a été un moment agréable, n’étant pas soignante, je ne me suis pas sentie mais pour autant exclue de l’exposé de Walter Hesbeen. Le prendre soin, c’est notre quotidien à chacun d’entre nous.

En conclusion, cette conférence ne fait que confirmer la nécessité pour les étudiants et les formateurs de pouvoir venir alimenter leurs acquis théoriques et ainsi développer un esprit critique.

Pour vous, qu’est-ce que les conférences apportent aux étudiants ?

Les conférences pour les étudiants représentent un plus dans le cursus de leur formation. Aujourd’hui, les documentalistes constatent le désintérêt des étudiants pour la lecture (papier) au détriment de l’informatique (internet).

J’ai toujours pensé que nous avions encore un rôle à jouer pour redonner l’envie de lire. La rencontre avec un auteur peut engendrer un retour vers la lecture. Le fait de pouvoir écouter celui-ci présenter son ouvrage peut susciter l’envie de le lire. C’est pourquoi depuis de nombreuses années, j’invite des auteurs à venir présenter leur dernière publication. Ce n’est pas forcément un thème en lien direct avec la formation, l’objectif étant avant tout de renouer avec la lecture.

Vous êtes responsable du CDI de l’IRFSS de Toulouse depuis de nombreuses années. Avec plus de 1000 étudiants paramédicaux pouvez-vous nous parler de l’évolution, des changements de pratiques des étudiants eu égard les ressources documentaires ?

J’ai effectué ma carrière de documentaliste au sein de l’IRFSS Midi-Pyrénées. Depuis de nombreuses années, j’ai pu voir l’évolution du centre de documentation. Celle-ci pourrait être scindée en trois temps forts : les fichiers papier, l’informatisation et les TICE, e-Learning.

Quant au changement du fonds documentaire, on peut également repérer trois types de support qui sont ou qui ont été prioritaires dans le fonds documentaire : cinq à six périodiques, je citerais un pionnier : la revue de l’infirmière ; les ouvrages : les cahiers de l’infirmière, les monographies édités chez le Centurion ; ensuite, arrivée de nouveaux éditeurs et l’apparition d’une multitude de périodiques professionnels ; aujourd’hui multiplicité des supports en lien avec les nouveaux référentiels de formations sans oublier les abonnements en ligne et l’accès internet. Chaque génération s’est adaptée en fonction de l’évolution des outils mis à leur service.

Je vous explique comment j’ai vécu ces temps. J’ai d’abord connu le temps où chaque école de formation avait son petit espace CDI apparenté plutôt au fonctionnement d’une bibliothèque. C’est dans ce contexte que j’ai commencé à exercer ma profession.

En 1986, il a été décidé de créer un centre de documentation, un lieu unique qui allait permettre de rassembler l’ensemble des fonds documentaires des écoles. A cette époque, l’essentiel de mon rôle consistait à la création de fiches papier permettant de retrouver l’ensemble du fonds documentaire. Pour moi, cela représentait un avantage car je mémorisais ainsi toutes les références du fonds documentaire. Je pouvais répondre au besoin des étudiants sans aucune difficulté. Je n’abordais par la recherche documentaire telle que je la pratique aujourd’hui. Certes, je ne parlais pas d’équations de recherche, ni d’opérateurs booléens, mais les étudiants me faisaient confiance et s’appuyait sur mon savoir.

Ensuite, le CDI a connu un nouveau visage par l’arrivée de l’informatique dans les années 1990. Nous avons débuté l’informatisation par l’acquisition d’un logiciel de base de données « File Maker Pro » à partir duquel nous avons reproduit le modèle du logiciel « Diderot » premier logiciel documentaire de l’éducation nationale.

Cet outil a permis de faire un bond en avant sans toutefois permettre ce que nous connaissons aujourd’hui avec le logiciel documentaire sélectionné par la direction de la formation et permettant à tous les CDI Croix-Rouge de pouvoir partager les tâches documentaires. Cela nous permet de récupérer du temps qui est dédié à la pédagogie. Les référentiels de formation ayant changé plusieurs fois tout au long de ces années, le CDI a pris une place différente au sein de la formation. Le rôle de la documentaliste a été » valorisé. On ne la cite plus comme la personne « gardienne d’un fonds ». Elle est devenue une partenaire des équipes pédagogiques permettant ainsi d’animer des séquences pédagogiques en lien avec les référentiels de formation.

Si je devais faire un bilan de toutes ces années, je retiendrai une chose qui me semble essentielle : l’unes des particularités de ce métier, c’est qu’il offre une liberté de création. Le CDI que j’anime reflète tout le travail que j’ai pu mettre en œuvre. Avec l’arrivée de l’e-learning à l’IRFSS de nouvelles opportunités s’ouvrent pour le CDI. Mais, l’essentiel aujourd’hui est de faire de ce lieu, un lieu incontournable dans le système de formation. Un étudiant a besoin du CDI pour compléter ses connaissances et pour apprendre tout au long de sa formation à maîtriser tous les outils qui feront de lui un professionnel avide de recherche et de curiosité, capable d’adopter une posture réflexive.

Vous développez depuis longtemps de nombreuses activités sur votre CDI : conférences avec la librairie Privat d’auteurs littéraires, expositions de peintures,etc. Selon vous, qu’est ce qui fait lien entre le soin et les arts ?

Le développement des expositions, des conférences ou des rencontres avec les auteurs font de ce lieu, un lieu unique où les professionnels et les étudiants sanitaires et sociaux se rencontrent et peuvent échanger autour de l’animation mise en place.

L’étudiant peut s’exprimer, développer son esprit critique, l’art et les rencontres avec les artistes, les auteurs peuvent y contribuer. Le CDI offre ainsi un espace de liberté. Il n’y a pas forcément de lien entre l’art et le soin. Mais pourquoi ne pas considérer l’art comme un soin ?